mercredi 9 septembre 2009

Suivre la Loi et non la Personne

Tout le monde emploie ce principe pour lui faire dire n'importe quoi et tout ce qu'on veux.
Je ne vais pas entrer dans une explication longue et compliquée comme le font les moines et les exégètes pour démontrer ce principe de croyance. Donc pour ceux et celles qui en ont le courage, il existe un cours complet de Daisaku Ikeda sur le sujet, ainsi qu'un dialogue à trois ou quatre dans la dernière mouture des conversations sur le Sûtra du Lotus, ainsi que plusieurs articles anglais traduits du japonais (de Daibyakurenge) sur le sujet (mais il faut remonter dans les années 90 et 80). Bref ce n'est pas la littérature qui manque et dès que j'ai le temps, je posterais des documents sur le site ressources soka.
En attendant, rappelons quelques basiques :
— La personne désigne invariablement, quelles que soient les lectures ou interprétations, le Bouddha.
— La Loi désigne invariablement, quelles que soient les lectures ou interprétations, le Dharma.
Donc, il ne s'agit pas simplement de l'enseignement qui peut varier selon les maîtres, ni des maîtres qui sont de qualités et de fonctions diverses dans la vie d'un individu.
Alors plutôt que de dire ce que le Bouddha et le Dharma ne sont pas, voyons plutôt ce qu'ils sont dans la tradition bouddhique de Nichiren et à quoi cela sert.

D'abord la théorie :
Les écoles qui se réclament de Nichiren ne sont pas d'accord sur l'identité du Bouddha. Certaines disent que c'est Nichiren, d'autres que Nichiren est le disciple du bouddha Shakyamuni et d'autres encore disent que Nichiren est l'incarnation tantôt de bouddhas divers tantôt de divinités propres à la culture japonaise. Toutes les écoles sont d'accord pour dire que le Bouddha est le personnage conceptuel décrit dans le Sûtra du Lotus.
Le Bouddha, c'est-à-dire la Personne, est le sage qui enseigne les principes et les mécanismes à l'œuvre dans le Sûtra du Lotus. Cet enseignement est le Dharma du Sûtra du Lotus.
Toutes les écoles qui se réclament de Nichiren divergent sur la portée et le périmètre de ce qu'est le Dharma du Sûtra du Lotus. Certaines disent qu'il s'agit exclusivement du Daimoku (le titre du sûtra), d'autres qu'il s'agit du titre et de certaines parties du sûtra, d'autres encore qu'il s'agit du sûtra en entier, du titre et d'autres rituels... Toutes les écoles s'accorde sur le fait que le titre contient la totalité de la signification du sûtra tout entier.
Le Dharma est tout entier contenu dans le titre, le Daimoku. La Loi est donc le Sûtra du Lotus sous la forme du Daimoku qui contient la totalité du Dharma du Bouddha.

Ensuite la pratique :
Suivre la Loi c'est donc de mettre en application les principes et les mécanismes explicités dans le Sûtra du Lotus par le Bouddha. Comment le faire ?
Nichiren répond tout simplement en récitant le Daimoku - le titre. Cela n'exclut pas l'étude du Sûtra du Lotus. Dès lors que l'on accepte la pratique du Daimoku, il s'agit aussi de comprendre l'esprit du Sûtra lui-même.
— Pour cela, les enseignements de Nichiren, de nombreux exégètes, des présidents successifs, et bien d'autres écrits sont déterminants pour se forger une compréhension claire. C'est cela l'étude (Gaku).
— Etudier la vie de Nichiren et celle des nombreux pratiquants au fil de l'histoire et même dans notre entourage immédiat permet pour sa part de comprendre clairement l'impact de la pratique dans la vie quotidienne. C'est la pratique (Gyo).
— Enfin il s'agit de faire sien l'esprit, le projet et la philosophie du mouvement humain déclenché par Nichiren, et avant lui par les auteurs du Sûtra du Lotus, afin de les mettre en pratique dans la société. C'est la manifestation de la foi (Shin) et l'accomplissement de la paix par la diffusion du Dharma du Sûtra du Lotus.

Suivre la Loi et non la Personne c'est comprendre que le Dharma est plus important que le Bouddha. Car c'est le Dharma qui permet aux individus de s'éveiller et non le Bouddha. En d'autres termes, ce qui importe ce n'est pas le culte de la personne, mais bien le culte du Dharma, car c'est ce dernier qui rend les personnes dignes de respect et non l'inverse. Et c'est le Dharma qui est à la base de la foi, et non le Bouddha. En disparaissant, le Bouddha voulait que le Dharma lui survive, bien au-delà des reliques, des monuments, des temples...

D'un point de vue plus personnel, c'est dans cette perspective qu'il faut envisager la relation de maître et disciple, c'est-à-dire le lien particulier que l'on décide de tisser avec des personnes éclairées. En ayant à l'esprit le Dharma comme seul guide, il est possible à tout individu, quelle que soit sa condition, sa classe, sa catégorie sociale, son sexe, son âge, sa race, sa culture ou même sa foi, de reconnaître l'adéquation entre un maître et le Dharma. Il est donc possible de dire : ce maître est un maître du Dharma. Dès lors, la qualité de la relation que l'on entretient avec ce maître est de nature à nous apporter une bonne fortune importante propre à nous permettre de nous illuminer.

Il reste alors à déterminer et à étudier ce qu'est un Dharma, et plus encore ce qu'est le Dharma du Sûtra du Lotus. Mais cela devra faire l'objet d'un autre billet.

1 Comment:

  1. Anonyme said...
    mercie monsieur

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